En 1999, Madame Trân Thi Tri, vivant en Suisse depuis 1980, retourne dans son pays natal, le Viêtnam. Son retour avait pour but d’aider de la parenté proche en difficulté, à se reloger. En les soutenant, elle prend conscience des difficultés existentielles des habitants pauvres de sa région, le Centre du Viêtnam. A ce moment, de monstrueuses inondations ravagent la région et une misère terrible touchant des familles défavorisées et des enfants abandonnés, l’émeut profondément. Cette souffrance lui rappelle son jeune âge et elle décide fermement de faire quelque chose pour la soulager.

En premier lieu, elle achète un terrain de 7.000m2, à 10 km du centre ville de Huê, dans le hameau d'An Tây, anciennement Thuy An, commune de Ngu Tây, et y fait construire deux modestes habitations. Vu les moyens financiers limités à disposition, cette réalisation se fera en deux étapes et permettra la création d’un dispensaire médical. Des médecins et des médicaments chinois vont permettre à des malades pauvres, sans ressources, d’y recevoir des soins, selon les principes de la médecine traditionnelle. Plus de 650 malades y furent soignés et l’initiative fut étendue aux communes avoisinantes, avec succès. Cette réussite humanitaire a été rendue possible grâce à l’immense effort financier des enfants de madame Trân, vivants en Suisse.

Forte de son amour pour les autres et de sa volonté à toute épreuve, elle décide, de retour en Suisse, de continuer l’aventure. Distribution de riz et soutiens à des habitants nécessiteux ne suffisent pas. Il faut assurer la pérennité de son action et décide, pour ce faire, de fonder une association. Cette dernière verra le jour le premier Juillet 2003, son siège est à Yverdon-les-Bains, en Suisse. Au début, elle portera le nom de AEVNHS, pour association d’entraide viet nam huê suisse. Dés 2005, le comité décide de modifier le nom de l'association en cinq mots: AEVHS pour association d’entraide vietnam huê suisse, dont le siège sera à Lausanne.

Le premier projet consistera à construire un centre pour aider les enfants abandonnés. Celui-ci est approuvé par la fondation Mano, en 2004 à Zürich, en Suisse, qui, de par son aide financière entre-autres, permettra l’édification du premier bâtiment et en assurera son fonctionnement les 3 premières années. Les travaux débuteront en 2005, mais seront stoppés par l’État, arguant de manquements dans les papiers officiels. Madame Trân demande alors à l’État de bien vouloir lui louer 2500m2 de terrain pour un orphelinat, ce qui sera accordé. Heureusement, il décidera en plus, en 2006, d’allouer 3714m2 de terrain, libre de tout loyer et adjacent au premier, convaincu alors du bien-fondé des intentions de la fondatrice de l’association. Par conséquent, le centre s’érige enfin. L'inauguration des travaux débute le 12 Octobre 2006 avec la pose de la première pierre en présence des autorités de la province de Thuà-Thiên Huê. Les autorités locales procéderont à son inauguration officielle le 16 juillet 2007, sous le nom d’An Tây. Il y accueille 16 enfants de 5 à 16 ans. Il faut remercier la générosité de la fondation MANO, de VUM de l’entreprise suisse Logitech, du Palais l’Alcazar de Montreux, de l'association Deutsche Vietnamesischer Freundeskreis, à Aachen, en Allemagne, de Madame Lucienne Charles (1ère présidente de notre association, pour l’ameublement et la maison du gardien), du docteur Lavanchy Daniel-Lionello, vice –président, pour la télévision, les haut-parleurs, le lecteur CD et une plante bonsaï. Actuellement, y travaillent cinq personnes: un directeur pour la gestion administrative, un gardien homme à tout faire, une sous-directrice avec la fonction aussi de maman de jour et de nuit, plus deux autres mamans présentes 24 sur 24.Les tâches sont nombreuses (cuisine, ménage, devoirs, chambres, entre-autres).

La demande d’accueillir les enfants augmentant, une deuxième construction a pu être mise sur plan en 2008, grâce à un don de la maison Ikea, en Suisse, à un autre de la part de madame Lucienne Charles, à un emprunt des membres de la famille de la fondatrice et une amie Suisse, qui souhaite rester anonyme. Le CHUV a offert deux locaux pour les soins médicaux, situés au premier étage. Elle fut inaugurée le 10 avril 2009. Le 20 avril 2010 le permis d’exploitation professionnelle, pour les ateliers de couture et d’informatique, a été délivré.

L'ambassade suisse à Hanoi, Vietnam, représenté par Monsieur Markus Waldvogel, a financé la place de jeux, permettant de pratiquer la gymnastique, les arts martaiux et le football.

En 2010, Huê Help a invité un groupe d’élèves et de professeurs américains de l’Utah, afin de participer à l’installation de la place de jeu.

En 2011, Huê Help a fait de même avec une équipe de Singapouriens, pour les jeux de basketball, de volleyball et de badminton. Huê Help est une organisation d’État, dont le but est de répartir les volontaires étrangers dans les centres. Ces derniers établissent un contact, en langue étrangère et aide à l’entretien des centres.

Cette maison des métiers permet aussi l’apprentissage aux adolescents de métiers, comme la couture, le tricot, la broderie (métiers traditionnels au Vietnam), mais également l’informatique et le jardinage. Elle comprend 2 étages et 3 salles. Les enfants y passent leurs vacances et il faut ajouter que les apprentissages sont reconnus par un diplôme, officialisé par un permis officiel de formation et d’enseignement délivré par le service social de Huê. Tous les enfants restants suivent la scolarité normale auprès des différentes écoles primaires et secondaires.

Le centre, maintenant agrandi, peut nourrir, habiller et éduquer 40 enfants. Les résultats sont parlants, puisqu’à ce jour, une étudiante a obtenu un diplôme d’enseignement à l'Université de Huê, deux filles sont en deuxième année de l'École Hôtelière de Hôi-An, un étudiant en deuxième année d’ informatique à l'Université des sciences de Huê, et un autre au Polytechnique de Danang. Une aide est aussi directement apportée par le centre et l’État aux familles pauvres, et en rendant leurs demeures salubres, en fournissant de la nourriture, les enfants du centre peuvent dans certains cas retourner chez eux, après une période transitoire. Néanmoins, les départs sont de suite remplacés par l’arrivée d’autres cas en détresse.

Les enfants suivent en parallèle des activités parascolaires, telles que la natation, des visites culturelles, des sorties au bord de mer ou aux bains thermaux, ainsi que des participations actives aux fêtes officielles (Fête des Enfants, Festival de Huê, etc.) et sont en contact avec des bénévoles de diverses nationalités (France, Suisse, Canada, États-Unis, Belgique, Angleterre, Danemark, Australie, etc.).